lundi 21 juillet 2025 à 17h42
C'était déjà il y a 40 ans, en 1985, que la pédale automatique a vu le jour, et a donné lieu à la victoire sur le Tour de France de Bernard Hinault, la dernière de ses 5 victoires sur la Grande Boucle.
En 40 ans, la pédale automatique a continué son évolution, mais c'est bien l'idée révolutionnaire de passer des fixations de ski à une pédale de vélo qui a été à la base de la pédale telle qu'on la connaît encore aujourd'hui.
A l'occasion de ce 40e anniversaire, revenons sur l'histoire de la pédale automatique créée par LOOK Cycle alors détenu par Bernard Tapie.
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40 ans d'histoire de la pédale automatique créée par LOOK Cycle
En 1983, Bernard Tapie rachète l'entreprise LOOK et c'est deux ans plus tard, en 1985 que l'entreprise invente la première pédale automatique (la PP65) et lance également le tout premier cadre en carbone (la KG86).
Depuis, ce sont pas moins de 11.000 victoires de coureurs pro (dont 650 en Grands Tours) et plus de 10 millions de paires de pédales qui ont été produites.
Inventée, dessinée et développée entièrement en interne (voir schéma ci-dessous), la pédale PP65 va rapidement se faire connaître, notamment avec la victoire dans le Tour de France 1985 de Bernard Hinault et avec sa lourde chute à 800 mètres de la ligne à Saint-Etienne au cours de la 14e étape, suite à laquelle il a déclaré (avec une double fracture du nez et une entaille au cuir chevelu) : "Il me reste mes deux jambes, mes deux bras, je pense que c'est le plus important. Sans la PP65, la chute aurait été bien pire et je n'aurais sans doute pas pu repartir le lendemain. C'est l'évolution technologique la plus importante de ces 30 dernières années".

En 1986, Bernard Hinault continue sur la pédale et sur un cadre LOOK et même si cette fois-ci il termine deuxième du classement général pour sa dernière participation, derrière son coéquipier Greg LeMond, il remporte tout de même l'étape à l'Alpe d'Huez en plus d'un long contre-la-montre autour de Nantes ainsi que l'étape en boucle autour de Saint-Etienne, mais également le classement de la montagne (maillot à pois), le tout en portant le maillot jaune de la course pendant 5 jours.
En 1987 c'est alors au tour de Jean-François Bernard de porter le maillot jaune à l'issue du contre-la-montre vers le Mont Ventoux qu'il avait remporté, tout comme l'avant-dernière étape du côté de Dijon. Il terminera finalement 3e du classement général.
C'est alors toujours avec une pédale automatique LOOK que Catherine Marsal devient Championne du Monde en 1990.
LOOK Cycle n'arrête pas le progrès et invente en 1990 le "MAX one", le premier ordinateur embarqué sur un vélo qui sera le premier capteur de puissance et dont les données sont directement à disposition des directeurs sportifs de l'équipe et de la TV. Du côté des pédales, LOOK ne reste également pas sur ses acquis et introduit en 1992 la PP286, intégrant le « Free Arc » (bouton de réglage manuel incorporé au levier de la pédale) et le « Dynamic positioner » (positionnement adapté sur la pédale) afin d'optimiser la morphologie de chaque cycliste. Elle dispose également d'une surface de contact spécialement étudiée pour favoriser une plus grande résistance à l'usure de la pédale par la cale.

En 1992, c'est avec cette pédale -et avec un cadre LOOK- que Laurent Jalabert remporte l'étape Roubaix > Bruxelles sur le [[Tour de France]. Mario Cipollini en fait de même sur Gand-Wevelgem l'année d'après, alors que Luc Leblanc devient Champion du Monde avec des pédales LOOK en 1994. Laurent Jalabert continue alors sur Milan-San Remo et avec une victoire finale de la Vuelta a España en 1995.
Laurent Jalabert a finalement été un vrai coureur LOOK, tout au long de sa carrière et il a remporté pas moins de 138 victoires avec ... même si lui aussi il a connu l'expérience de tomber avec, devant un feu rouge, comme on le voit dans l'interview ci-dessous 😀.
Entre 2000 et 2010 c'est alors l'ère du carbone et de l'ergonomie de pédalage qui arrive, avec l'introduction de la pédale CX7, avec son poids de 170 grammes et un corps en carbone de 21 grammes. Elle permettait le réglage de l'écartement par rapport à la manivelle sur 10 mm afin de ramener le pied le plus possible dans l'axe pour obtenir un rendement optimum. On pouvait également y régler l'assiette (l'appui sur la pédale en fonction de sa plante de pied), avec une amplitude de 6 degrés (+3° à –3°).

Et en 2004 on s'approche alors de la pédale LOOK telle qu'on la connaît aujourd'hui avec le nouveau standard de cale, appelé Kéo, développé dans le but de gagner du poids sur l'ensemble cale et pédales, tout en restant compatible avec les chaussures du marché. Et c'est là où le carbone a pris tout son sens pour réaliser la pédale la plus légère possible sans aucune concession concernant sa fiabilité.

En 2005, Thor Hushovd remporte le classement par points sur cette pédale et ses coéquipiers Robbie McEwen et Simon Gerrans dans l'équipe Crédit Agricole en bénéficient également pour leurs pointes de vitesse.
Et en 2009, c'est alors avec la toute nouvelle LOOK KEO 2 MAX qu'Alberto Contador remporte le Tour de France, alors qu'Alejandro Valverde fait de même sur la Vuelta a España de cette année. Cette pédale bénéficie d'une très grande et large surface d'appui INOX (340 mm, soit 12% de plus par rapport à une KEO CARBON), avec un poids de 122 g par pédale.

Sur la base d'un brevet de 2007, LOOK introduit alors en 2010 la KEO BLADE qui remplace les ressorts en acier par une lame en carbone sollicitée en flambage. Celle-ci permet un gain de poids et des sensations de chaussage et déchaussage plus franches. Et les exploits continuent, avec les 10 jours en maillot jaune de Thomas Voeckler et sa 4e position finale dans le classement général.

En 2014, la KEO Blade sort alors à nouveau, avec un nouveau design et un profil plus aérodynamique. Elle possède également une nouvelle surface d'appui augmentée de 75% et est encore plus légère. C'est alors au tour de Peter Sagan de continuer son histoire en vert avec cette nouvelle pédale. Et à Jean-Christophe Péraud de terminer 2e au classement général du Tour de France, alors que Nairo Quintana prend la victoire finale dans le Giro d'Italia.

Les victoires continuent en 2018 quand Alejandro Valverde devient Champion du Monde et en 2019 quand Richard Carapaz remporte le Giro d'Italia, alors que Romain Bardet s'empare du maillot à pois de meilleur grimpeur du Tour de France.
En 2021 et 2022 on voit alors les premières victoires du Tour de France de Tadej Pogčar sur des pédales LOOK et en 2022 également la victoire d'Annemiek van Vleuten dans le Tour de France Femmes. Victor Lafay remporte la 2e étape du Tour de France 2023 à San Sebastian sur un cadre et des pédales LOOK peu après la victoire de Victoire Berteau au Championnat de France.
En 2024, la KEO Blade 4 voit le jour, avec une optimisation des sections frontales et un adoucissement des zones de transition pour réduire la traînée
aérodynamique de la pédale. L'aérodynamisme est également améliorée. C'est sur cette pédale que Biniam Girmay devient le vainqueur du classement par points sur le Tour de France 2024 et que Benjamin Thomas devient Champion Olympique sur la piste.

La même année, on voit pour la première fois l'intégration de la mesure de puissance dans une pédale automatique avec la Kéo Blade Power. Cette pédale devient ainsi le capteur de puissance le plus performant et le plus léger du marché (260 g la paire), tout en gardant le système "Blade" introduit en 2010 et le fonctionnement des cales Kéo qui ont fait le succès depuis 2004.

Avec Raphaël Jeune, Sports marketing manager chez LOOK Cycle, on est revenu sur l'histoire des pédales LOOK et les différentes innovations, tout en osant évoquer la concurrence, avec pédale-chaussure PW8 d'Ekoi.
Le partenariat avec Cofidis : les cadres et les pédales LOOK au service de l'équipe française
En 2023, les cadres LOOK reviennent dans le peloton professionnel, sur la base d'un partenariat avec l'équipe Cofidis, qui utilise également les pédales LOOK. On y a déjà fait référence dans l'interview de Raphaël Jeune ci-dessus, mais on en a également profité pour interviewer Cédric Vasseur, le manager de l'équipe Cofidis :door Thomas Vergouwen
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