Mon premier Tour de France publié sur velowire , j'ai essayé de faire un tour avec un départ original à l'île de la Réunion qui présente les montées trés sélectives, puis un retour en Métropole avec des étapes plus classiques et des chronos assez long et plats pour compenser les grandes montées du départ.
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Bonjour moselle.
Je vais faire quelques commentaires concernant la partie "Réunion" (PS : il faut dire à la Réunion, et non pas en Réunion, n'est-ce pas crico).
Pour commencer, c'est un classique tour de l'île, les amateurs de belles images seront servis. Sur le plan purement sportif, le mois de juillet correspond à la saison sèche et est souvent très venteux notamment sur les côtes nord et sud, où le vent peut classiquement dépasser les 70km/h en rafales. Attention à ne pas se faire piéger. L'arrivée à St-Paul, pourquoi pas ? Ce n'est pas vraiment le lieu le plus touristique de l'île, mais il est chargé d'histoire puisque c'est le lieu de débarquement des premiers habitants.
Deuxième étape et on grimpe très fort (déjà !), c'est un festival avec des difficultés qui seraient HC sur n'importe quel grand tour. En ce qui concerne le tracé, je trouve vraiment dommage de sacrifier la montée du Maido ! Elle mérite mieux qu'une place de figurant, d'autant plus que la montée se prolonge réellement jusqu'à quasiment 2 200m, avec des pourcentages très exigeants (régulièrement au dessus des 10%). Pour ma part, je vous propose de conserver l'arrivée au Maido pour la troisième étape (je développe ce point un peu plus bas), et de la remplacer par une autre montée très difficile, et qui sera sportivement mieux placée. Pour cela, il faut continuer sur le littoral sud au delà de Saint-Pierre, puis emprunter la RD 72 vers Montvert les Hauts (ce qui constitue déjà un premier palier d'ascension). La RD 72 rejoint la RD 3 dans Montvert les Hauts : suivre la RD 3 direction ouest jusqu'au croisement avec la RD 36 : la RD 36, également appelée Chemin de ND de la Paix, est une ascension particulièrement ardue. J'ai calculé 12,1km à 9,5% de moyenne à partir du croisement RD 3 - RD 36 et en prenant le sommet au point IGN coté à 1 717m, et un sommet situé à environ 30 bornes de l'arrivée. Passé le sommet, il faut suivre la RD 36 qui rejoint la RN 3, la montée principale vers le Piton de la Fournaise après 15km en faux plat (descendant puis montant). La portion de la Route du Volcan correspondant aux lacets dans la forêt et au dessus de la forêt est la plus difficile de toute la montée. L'arrivée au Pas des Sables est l'option la plus judicieuse, la route n'étant plus goudronnée (et difficilement praticable même pour des voitures) au delà.
Troisième étape : je vais être direct, une arrivée à Cilaos me parait logistiquement impossible (au delà du fait que ce soit à la Réunion). L'état de la route est aléatoire en raison des éboulis extrêmement fréquents, il y a des passages très exigus pour le passage de véhicules logistiques ou de bus aussi imposants que les bus des équipes. Donc je propose de remplacer cette arrivée à Cilaos par une arrivée au Maido (plus difficile d'ailleurs). Cette arrivée se suffit en soi, par sa longueur et par sa difficulté. En terme de distance, ça va rallonger un peu l'étape et notamment la partie de plaine au milieu de l'étape, qui pourra éventuellement être meublée par quelques ascensions de longueur moindre (mais présentant souvent des pourcentages tout à fait honorables).
Je vais finir par un commentaire d'ordre plus général concernant l'organisation de ces trois jours de course.
C'est un cruel dilemme pour moi, car la Réunion est vraiment un endroit magnifique, notamment pour ses paysages ahurissants. Cependant, je tiens à souligner que quasiment la moitié de la superficie est couverte par un Parc National dont le but est la protection d'un milieu exceptionnel (la plus grande concentration d'espèce endémiques AU MONDE, animales et végétales). Aussi l'organisation d'un évènement comme le Tour de France en son sein ne peut relever que de l'utopie.
Concernant les tracés, outre les quelques remarques que j'ai apportées plus haut, je tiens à signaler que les routes réunionnaises, quoiqu'en très bon état pour la plupart, sont souvent très encombrées par la circulation. Certaines sont même l'unique moyen de se rendre d'un point A à un point B sans avoir à faire le tour complet dans l'autre sens. Aussi le problème des transferts est encore plus critique que sur les routes métropolitaines. A ceci s'ajoute le fait que les routes de montagnes sont ce qu'elles sont, sinueuses, étroites, dangereuses, et que les temps de transferts sont alors multipliés. Un conducteur habitué mettra au moins 50 minutes à descendre du Volcan, or vous envisagez un départ le lendemain encore plus loin.
Enfin, d'un point de vue sportif plus global, la Réunion est à 10h de vol de la métropole, même en calant un jour de repos (en partant par exemple un vendredi), le temps de voyage en avion, plus le transfert jusqu'au lieu de départ suivant, seraient certainement une contrainte trop importante pour les équipes, l'organisation, et les coureurs.
Si un beau jour, ASO devait s'intéresser à la Réunion afin d'y courir une épreuve cycliste, je suis d'avis qu'une course sur un format d'une semaine serait plus appropriée, car moins exigeante en terme de logistique et plus intéressante pour l'aspect spectaculaire des images.
Une dernière chose, je n'ai pas pu m'empêcher de pouffer sur "Pithon" de la Fournaise ! J'ai déjà vu Python, l'orthographe exacte est Piton, mais je ne connaissais pas le délicat mariage des deux.
Bonsoir Moselle,
Forcément attiré par le titre "Départ sur l'Ile de la Réunion", j'ai découvert avec intérêt ce parcours, et j'ai eu envie de le commenter, surtout que je ne suis pas d'accord avec certaines (enfin une en particulier) remarques déjà formulées.
Partie Réunion
Connaissant la plupart des routes, je trouve que tu t'en es bien sorti. Dès lors que l'on sait très bien que la contrée traversée ne va pas l'être de nouveau avant de longues années, il me paraît important d'emprunter un maximum de routes et de visiter un maximum de villages ou sites naturels importants, et comme la plupart d'entre eux sont des culs-de-sac, il était logique de tracer plusieurs arrivées en altitude.
Je ne sais pas du tout s'il y a des obstacles logistiques insurmontables à la venue du Tour sur l'île, mais ce qui est sûr c'est qu'il faut compter 2 jours de repos pour revenir en métropole, ce que tu as bien prévu de faire. L'UCI ayant accordé au Giro de programmer 3 jours de repos et de démarrer le vendredi au lieu de samedi, on peut envisager la même chose ici (repos le lundi et mardi).
Cela dit, il y avait je pense moyen de faire mieux sur le tracé réunionnais, à la fois pour éviter d'emprunter 2 fois les mêmes routes, et pour proposer de meilleurs enchaînements. Freddy a déjà émis de belles alternatives, je me permets également d'émettre quelques suggestions en gardant (quasiment) les mêmes villes de départ et d'arrivée:
- plutôt qu'une étape en ligne, j'aurais préféré, en entame, un chrono par équipes d'environ 25 km (avec arrivée à la Possession). D'ordinaire, je suis défavorable à ce format lorsque cela est suivi par plusieurs étapes peu sélectives, parce que cela à tendance à bloquer le classement pour plusieurs jours, mais là ça s'y prête très bien étant donné le menu montagneux des 2 jours suivants. Cela permet de plus de mettre en valeur la Nouvelle Route du Littoral bientôt construite (sur digues et viaduc), en ne la mobilisant que sur une petite durée (l'étape peut être disputée en 1 heure et demi avec des départs de 3 minutes en 3 minutes). Enfin, cela permet de garder les routes côtières pour les 2 étapes suivantes.
- en gardant les même villes de départ et d'arrivée pour la deuxième étape, j'aurais préféré en profiter pour visiter le sud de l'Ile en passant par Saint-Gilles et Saint-Leu en début d'étape, puis après Saint-Louis un petit crochet pour traverser le Tampon, une des principales villes de l'île, via une côte d'environ 8 km à environ 5,5%, puis Saint-Pierre, Saint-Joseph, Saint-Philippe, Sainte-Rose, Sainte-Anne, et un abordage du Piton par le col de Bellevue (au lieu de l'emprunter le lendemain) et ses 28 km très réguliers à 5,6% (pas tout à fait d'accord avec les chiffres indiqués), le sommet n'est qu'à 23 km de l'arrivée (au lieu de 64 pour ton étape de Cilaos et 117 avec le Maïdo pour ton étape du Piton). Ces 23 derniers kilomètres se décomposent en 5 km de plat après le sommet du col, puis 14 km à 5% d'ascension très irrégulière sur la Route Forestière du Volcan jusqu'au Cratère Commerson, 3 km de plat sur la Plaine des Remparts et le dernier kilomètre de descente en lacets (que l'on voit sur la photo en-dessous du graphique de l'étape), jusqu'à l'arrivée à la Plaine des Sables, sachant que je ne suis pas sûr que pour les 4 derniers kilomètres sur route non goudronnée, il est réaliste d'envisager soit d'asphalter cette dernière partie, soit d'y faire passer des vélos de route. 217 km au total. Très bon site d'arrivée en tout cas, sauf en cas d'éruption bien sûr.
- avec un départ de Saint-Benoît au lieu de Saint-Clotilde pour bien visiter le quart nord-est de l'île, et en ignorant le cirque de Salazie malgré une belle possibilité d'arrivée au col des Boeufs, la deuxième étape montagneuse propose la même arrivée (Cilaos), mais avec des difficultés plus nombreuses pendant l'étape. En effet, dès Saint-Denis, le parcours emprunte la route de la Montagne (5,4 km à 6,4%) pour éviter de reprendre la route du Littoral, puis le Maïdo pour éliminer des équipiers (94 km de l'arrivée). C'est à partir de l'Etang-Salé que commence la partie finale de l'étape avec une côte 2C de 6 km à 8,4% (46 km de l'arrivée), et l'entrée dans le cirque pour une montée finale que je décompose pour ma part en 2 (le profil indiqué de 17,9 km à 4,4% étant trop trompeur), d'abord une côte 1C de 9 km à 7,5% (8 km de l'arrivée), suivie de 2,5 km de descente et 5,5 km à 5,4% (3C). L'étape certes se termine au sommet comme la précédente, mais avec des ascensions plus nombreuses et plus pentues que la veille, donc un schéma un peu différent. Contrairement à Freddy, je ne pense pas que cette arrivée par la "route des 400 virages" est irréaliste (et la caravane peut s'arrêter à Saint-Louis)
Les 2 étapes montagneuses réunionnaises ne sont pas trop difficiles et ont l'inestimable avantage de rajouter un troisième grand massif au parcours. Et donc je ne pense pas que "2 grosses arrivées au sommet, c'est beaucoup trop pour un début de Tour". La suite étant plus calme (4 étapes plates + un chrono plat), je ne vois pas ce qui pose problème. Le Tour ne sera quoi qu'il arrive pas joué avant le retour en métropole. 3 gros temps forts sur un parcours de 3 semaines, que demander de plus. Pour moi, à supposer qu'il y ait la volonté politique et le financement, ce ne sont pas les 11 heures d'avion qui constituent le plus gros écueil pour un Grand Départ à la Réunion, ni la circulation automobile, ni la météo en général plutôt clémente en juillet, mais bien, comme l'a souligné Freddy, l'existence du Parc National et la protection nécessaire des espèces endémiques. On rejoint là un peu le débat sur le fil du Tour 2015 concernant l'arrivée à Cauterets et le Parc National des Pyrénées.
Partie Métropole
Il y a une différence entre la carte et le descriptif, je suppose que tu as oublié l'étape Le Mans - Nantes. Il faut je pense privilégier un départ depuis Paris (il y a des liaisons Nantes - La Réunion mais elles sont rares), mais comme on peut faire Paris - Niort en 2 étapes, on peut raccrocher ça à ton parcours. D'ordinaire, je suis contre la présence de plus de 2 étapes plates consécutives, mais là du fait du menu réunionnais, je ne vais pas m'en plaindre. OK pour le chrono mais 2 exercices individuels de plus de 50 km, c'est excessif dans le cyclisme d'aujourd'hui, il faut en raccourcir au moins un. Les Pyrénées sont classiques, trop classiques probablement. Pau-Luchon n'a pas donné grand-chose en 1998 et en 2012, car le Tourmalet est loin de l'arrivée, l'Aspin-ouest trop roulant et Peyresourde-ouest trop court. Il me semble préférable soit de proposer une arrivée à Superbagnères (quitte à supprimer l'Aubisque), ou si maintien d'une arrivée à Luchon, durcir le final en remplaçant Aspin par Hourquette et Azet. Je n'apprécie pas une grosse arrivée au sommet - course de côte en fermeture de massif donc n'apprécie pas l'étape de Beille, et je rejoins les autres commentateurs sur le fait que Balès, compte tenu des plus de 100 km entre Portet d'Aspet et pied de l'ascension finale, ne sert à rien dans l'étape.
L'étape de Villefranche de Rouergue manque de pente, il y avait possibilité de mieux faire vers Mende et vers Valence mais ça reste correct.
J'apprécie les 2 premières étapes alpines. En revanche, je rejoins les autres commentateurs sur le fait que la troisième est ratée.
Même si je suis d'accord qu'il n'était pas nécessaire de proposer beaucoup de moyenne montagne compte tenu des 3 grands massifs, il est dommage que sur les 3 étapes en ligne après les Alpes, aucune ne devrait échapper aux sprinteurs. Il aurait peut-être été préférable de rallonger soit la partie précédant les Pyrénées, soit la transition Pyrénées - Alpes, par exemple en rajoutant des étapes pour puncheurs et/ou un peu vallonnées, pour que les Alpes soient plus proches de Paris.
Un tour très honorable pour une première présentation.
Bonjour Freddy
Je tiens à te remercier pour ton commentaire sur la partie du tracé concernant la Réunion qui je pense apporte un éclairage judicieux sur différents aspects de la faisabilité du tour sur l'île et sur les montées présentes.
N'ayant pas de réelle connaissance de l'île (même si j'ai de la famille là bas)
ce tracé a été effectué essentiellement pour mettre en valeur les paysages et les dures montées de l'île.
Concernant la montée vers Montvert les Hauts, une fois arrivée à la Chapelle de ND de la Paix, il semble y avoir une portion en faux plat descendant jusqu'à la plaine de Caffres qui permettrait en effet aux coureurs de récupérer un peu avant de reprendre la route du Volcan.
Pour rejoindre le Pas des Sables il y a une multitudes de variantes possibles,
aussi dures les une que les autres qui sont notées avec un coefficient de difficulté par la confrérie des cent col.
http://www.centcols.org/libre_service/dossier-grimpees-france.pdf
Une arrivée au des Pas des Sables serait pas mal,
pourtant il me semblait qu'on pouvait prolonger la route jusqu'au Pas de Bellecombe où il y a un parking et qui se situe au pied du Pithon.
Pour l'arrivée à Maïdo, cette montée mérite comme vous le dites une arrivée à elle seule et la prolongée par la route de Tamarins nord pour arriver au Pic de Maïdo ferait une belle arrivée au sommet.
Aprés comme je voulais mettre la montée au Pithon et Cilaos j'ai un peu sacrifié le Maïdo ce qui semble dommage.
Concernant Cilaos, la route semble subir quelques éboulis
et présente quelques tunnels étroits, mais il s'agit de la N5 présentée dans le tracé, qui me semble être tout à fait praticable.
Voila en ce qui concerne l'organisation, il faudrait effectivement veiller à la préservation des espaces Naturels de La Réunion, chose difficilement compatible avec le passage du Tour et avec la foule qu'il attire, qui a tendance à laisser un grand nombre de déchet derrière elle.
En plus la terrible montée vers le piton de la Fournaise et de long passage à plus de 10% , les coureurs devront peut être faire face à un autre phénomène qui risque de faire monter la température au sein du peloton.
Eruption du Piton de la Fournaise
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