lundi 07 avril 2014 à 23h54

Le 25 mars dernier, l'UCI envoyait aux organisateurs et coureurs la première édition de la newsletter intitulée info réforme qui porte le sous-titre newsletter de la réforme du cyclisme professionnel sur route.

Cette newsletter les informait sur l'avancement du projet de réforme qui avait déjà été présenté ici en décembre dernier sur la base d'un document sur le site de la Ligue Nationale du Cyclisme italienne.

Si à l'époque le document ne semblait alors pas encore être la version définitive du projet, la newsletter montre maintenant que le projet est bien en ordre de marche et se concrétise petit à petit. Une bonne occasion donc pour velowire.com d'aller chercher des réactions de quelques organisateurs et coureurs pour les partager avec vous !


En effet, dans le dernier article vous aviez pu lire que ce projet semblait être le début de la fin du cyclisme tel qu'on le connaît à ce jour et vous aviez pu voir la réaction de Guillaume Di Grazia (Eurosport) mais je n'avais alors pas eu l'occasion de donner la parole aux autres parties prenantes.

Regardons d'abord le projet tel qu'il est présenté maintenant dans la newsletter info réforme.

La réforme du cyclisme professionnel sur route entre 2015 et 2020 2018

La première édition de la newsletter info réforme, qu'on trouve sur le site dans la rubrique "publications", présente sur 4 pages le projet dans sa version définitive. En introduction, Philippe Chevallier, le directeur sport et technique de l'UCI indique avoir compris l'importance de communiquer sur ce projet, à travers cette newsletter donc, pour faire de chacun d'entre vous un acteur bien informé de cette évolution.

La newsletter rappelle ensuite que le projet est le fruit d'un processus participatif, mais comme on avait pu le voir dans l'article précédent, quand on y regarde de plus près, on voit très bien que ce sont les grands acteurs du cyclisme qui ont le plus facilement eu leur mot à dire, et c'est un peu ce qu'on voit dans le résultat.

On rentre ensuite dans le détail, avec la présentation de la classification des équipes, des coureurs et des épreuves que prévoit de mettre en place ce projet de réforme d'ici 2018*, ainsi que des classements qui en résulteront.

* je vous laisse consulter la newsletter pour comprendre pourquoi je parle de 2018 plutôt que de 2020
La structure future

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Les épreuves en 3 divisions

Dans la situation cible du projet de réforme, les épreuves seront réparties en 3 divisions. Rien de nouveau par rapport à la situation actuelle donc où c'est déjà le cas ? Si, en fait, la première division qui est aujourd'hui simplement l'UCI WorldTour sera répartie en deux subdivisions (les noms n'étant pas définitifs) :
  • la catégorie A de la première division (1A) qui sera composée de 120 jours de course dans lesquels les Grands Tours (actuellement 63 jours de course), les principales courses par étapes, les classiques et des compétitions émergentes prometteuses devraient trouver leur place
  • la catégorie B de la première division (1B) qui sera composé de 50 jours de course
A titre de comparaison, l'UCI WorldTour est composé en 2014 de 153 jours de course donc on voit que cette première division prend de l'ampleur, avec 17 jours de plus par rapport à la situation actuelle.

En ce qui concerne les 2ème et 3ème division, selon la newsletter celles-ci ne seront pas touchées par la réforme. Pas sûr que les organisateurs de courses de ces divisions voient les choses de la même façon !

Les équipes en 3 divisions

L'organisation des équipes devrait suivre une structure relativement similaire, également avec 3 divisions et un découpage de la première division en deux catégories :
  • la catégorie A de la première division (1A) qui sera composé de 16 équipes de 22 coureurs maximum (actuellement les 18 équipes UCI ProTeam ont un minimum de 23 et un maximum de 30 coureurs, dont 2 coureurs néo-pro [sinon 28])
  • la catégorie B de la première division (1B) qui sera composé de 8 équipes de 22 coureurs maximum
Il est précisé que ces 24 équipes doivent se doter d'une équipe dite "de développement" de 8 à 10 coureurs, sans que pour autant il y soit expliqué ce que cela veut dire et par exemple à quel niveau doit évoluer cette équipe (juniors, espoirs, néo-pro, pros ?) et à quelles épreuves ses coureurs participent.

Pour les deuxième et troisième divisions, il est alors à nouveau précisé qu'il n'y a pas de changement et qu'on y trouve, comme aujourd'hui, les équipes Continentales Professionnelles UCI et les Equipes Continentales UCI, visiblement sans limitation au nombre d'équipes des différentes divisions.

Du nouveau côté classements

En ce qui concerne les classements, il y aura du nouveau. Rappelons qu'actuellement on connaît les classements de l'UCI WorldTour, où seulement les coureurs appartenant à une UCI ProTeam marquent des points (donc même en cas de participation sur invitation wildcard d'autres équipes, elles ne marquent pas de points), et les classements des calendriers continentaux.

Dans le cadre de la réforme, un nouveau classement verra le jour, un classement tous circuits confondus (classement individuel et classement par nation), dans lequel les coureurs marqueront des points sur les épreuves de leur circuit respectif ainsi que sur les épreuves des autres circuits auxquelles ils participent. Ce classement devra réfléter avec fidélité la hiérarchie du cyclisme mondial et susciter un grand intérêt auprès des médias et du public (vous vous souvenez probablement du IG Markets Pro Cycling Index qui avait ce même objectif et que le sponsor de l'équipe Sky a su maintenir que quelques années avant de disparaître discrètement).

Les règles de participation

Se pose alors la question de la participation et les règles de participation suivantes sont indiquées dans la newsletter. Tout d'abord avec les règles simples et logiques :
  • les 16 équipes de la division 1A sont tenues de participer aux 120 jours de course du circuit 1A
  • les 8 équipes de la division 1B sont tenues de participer aux 50 jours de course du circuit 1B
puis les règles de participation dans les autres divisions que celles qui sont naturellement attribuées aux équipes qui semblent être assez vagues pour l'instant :
  • les équipes 1A ont la possibilité de participer aux épreuves du circuit 1B et aux épreuves Hors Catégorie et de Classe 1 des Circuits Continentaux UCI sous certaines conditions
  • les équipes 1B ont la possibilité de participer aux épreuves du circuit 1A et aux épreuves Hors Catégorie et de Classe 1 des Circuits Continentaux UCI sous certaines conditions
Pourtant ces certaines conditions sont assez claires dans les règles actuellement en vigueur : dans les épreuves Hors Catégorie il peut y avoir jusqu'à 70% du peloton composé des UCI ProTeams et dans les épreuves de Classe 1 c'est jusqu'à 50%.

Les règles de participation pour les équipes de deuxième et troisième division (Continental Pro et Continental) ne changent pas .. dans l'UCI WorldTour c'est "sur invitation" et plusieurs équipes en bénéficient actuellement (comme par exemple l'équipe Bretagne-Séché Environnement qui participera cette année au Tour de France). Ça c'est ce qui est dit officiellement ... Mais, quand la première division sera composée de 24 équipes, la règle de participation a beau ne pas changer, il y aura peu de chance qu'une épreuve de la division 1A offre la possibilité à une équipe continentale pro de participer quand l'épreuve a déjà le choix entre 24 équipes du plus haut niveau ...

En comparaison à la situation actuelle

J'ai essayé de schématiser de la même façon que la newsletter info réforme la situation telle qu'elle existe avec le règlement actuel :
La structure actuelle

Les réactions des organisateurs de courses : la fin des plus petites courses ?

Après avoir vu ces évolutions et le contenu de la première newsletter info réforme de l'UCI, je vous propose de faire un petit tour auprès de quelques organisateurs de courses françaises.

Michel Baup, organisateur du Rhône Alpes Isère Tour : des bribes d'informations ...

Michel Baup, l'organisateur du Rhône Alpes Isère Tour, avec Nico Sijmens, vainqueur de l'édition 2013Michel Baup, du Comité d'organisation du Tour Nord-Isère (COTNI), l'organisateur du Rhône Alpes Isère Tour qui aura cette année lieu du 15 au 18 mai prochain (plus d'informations dans la fiche du Rhône Alpes Isère Tour 2014 dans le calendrier cycliste) répond brièvement mais clairement : la réforme du cyclisme qui nous est imposée ? Il est évident que nos épreuves de Classe 2 qui étaient déjà en mal de reconnaissance auront encore plus de peine à exister. A suivre donc le prochain mail que l'on voudra bien nous envoyer et dans lequel nous découvrirons de nouvelles bribes d'informations qui ne seront sûrement pas faites pour nous rassurer. Mais comment se projeter dans l'avenir ? Cela devient vraiment très compliqué et gare à celui qui n'aura pas d'argent !!!

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Alain Clouet, l'organisateur du Tour Poitou-Charentes : on n'apprend rien, on va vers un cyclisme à deux vitesses !

Alain Clouet, organisateur du Tour Poitou-CharentesDe son côté, Alain Clouet, de Poitou-Charentes Animation, le comité d'organisation du Tour Poitou-Charentes (qui aura lieu cette année du 26 au 29 août prochains, voir la fiche du Tour Poitou-Charentes dans le calendrier cycliste pour plus d'informations), constate que la première newsletter info réforme ne fait quasiment que reprendre les informations qui avaient déjà été communiquées aux organisateurs lors d'une réunion en fin d'année dernière : Ce qui a été envoyé n'apporte pas grand-chose de plus. On n'apprend rien, si ce n'est qu'il y a bien une volonté d'aller à ce cyclisme à deux vitesses et ça confirme véritablement que ça va être mis en place. Cette réforme va mettre en avant un certain nombre d'équipes et un certain nombre d'épreuves. On a à une époque parlé d'un circuit fermé ou d'une ligue fermée (initié par les équipes) et là, sans l'appeler ainsi, on y arrive, sauf que ce ne sont pas que les équipes mais aussi certaines organisations qui veulent le monter comme ça.

Il continue alors en s'attardant sur les acteurs qui étaient les mieux représentés au sein du groupe de travail (voir l'article précédent pour une explication détaillée) en précisant : cette newsletter confirme juste qu'on veut les meilleurs coureurs et les meilleurs formations sur certains épreuves : au travers de cela, « les grands » se protègent, ce qui fait qu'on va faire un cyclisme à deux vitesses : l'élite et le reste. Ce n'est pas forcément bon pour le cyclisme, il n'est pas dit que les équipes sauront toujours sécuriser les partenaires dont elles ont besoin pour fonctionner.

En ce qui concerne l'impact que cette réforme aura sur l'épreuve dans laquelle il investit autant de temps, Alain Clouet revient sur les règles de participation après s'être posé la question de l'impact sur le cyclisme en France au sens plus large : il y aura 16 équipes au plus haut niveau : on se demande s'il y aura une équipe française !

Pour la participation, même si les équipes de la première division peuvent courir en hors catégorie et classe 1, il est dit que c'est « sous conditions », sans que les conditions soient précisées. On se demande ce que ça veut dire et on peut craindre que ce sont uniquement les équipes du pays où a lieu la course ?
.

Concernant le Tour Poitou-Charentes, il précise alors : une épreuve comme le TPC devra se contenter des petites équipes et de vivre quelque chose comme ce qu'on a vécu à Cholet. C'est enclenché depuis 2004, avec l'arrivée du ProTour, là on va encore un cran plus loin. Quand on regarde une épreuve comme les 4 Jours de Dunkerque par exemple, elle n'aura que 2 équipes WorldTour cette année.

En évoquant avec Alain Clouet le fait que ce projet se concrétise sous la présidence de Brian Cookson à la tête de l'UCI alors que l'on s'attendait à ce que celui-ci remette peut-être en question un projet lancé par son prédécesseur, Alain Clouet précise : ce projet a en effet été lancé par McQuaid ... mais les gens qui travaillent sur le sujet sont toujours les mêmes. Sur ce point rien n'a donc changé !

Jean-Luc Pernet, l'organisateur du Châteauroux Classic de l'Indre : dans les 10 ans à venir il y aura un circuit fermé

Jean-Luc Pernet et son comité d'organisationDans l'Indre, Jean-Luc Pernet, l'organisateur du Châteauroux Classic de l'Indre-Trophée Fenioux, se déclare assez pessimiste : Par rapport aux mail précédents, je ne sais pas où nous serons dans le nouveau calendrier ! La seule chose que je sais, c'est que nos courses seront une nouvelle fois dévalorisées.

En ce qui concerne la vision sur cette réforme, il partage l'avis d'Alain Clouet : Je pense aussi que contrairement aux informations qui circulent, dans les 10 ans à venir il y aura un circuit fermé.

Nous, les bénévoles, avec nos associations à but non lucratif, nous sommes quantité négligeable, il n'y pas d'argent à gagner et en plus on en perd.
Nous serons des courses de seconde zone, pour ne pas dire de clochers ! C'est déjà le cas malheureusement ! Nous serons toujours dans la même conception, sans changement ni mise à valeur de nos courses.

C'est bien dommage, mais il y a plus grave !!

Les réactions des coureurs : plus d'optimisme !

Du côté des organisateurs on peut donc conclure qu'ils sont assez pessimistes sur le futur avec cette réforme du cyclisme sur route. Les autres acteurs incontournables dans le cyclisme sont bien évidemment les coureurs et on va voir que de leur côté, ils voient un peu plus d'avantages à cette réforme !

Samuel Dumoulin (AG2R La Mondiale) : cette évolution est bonne pour redonner plus de clarté dans la hiérarchie des équipes

Samuel DumoulinLe premier coureur à réagir à cette réforme est Samuel Dumoulin de l'équipe AG2R La Mondiale.

Tout d'abord, on peut se poser la question comment les coureurs sont informés de ce genre de projets qui vont avoir un impact important sur leurs conditions de travail et sur les courses auxquelles ils participent. Samuel explique : J'ai été informé par le biais de l'UCI à travers divers mails qui ont été directement adressés aux coureurs. J'ai également eu la chance de participer à une réunion de consultation qui s'est déroulé la veille de Paris-Nice 2013 au cours de laquelle nous avons été questionné par la cabinet Deloitte mandaté par l'UCI qui menait les débats. Je trouve cette communication intéressante car pour la première fois les coureurs ont été directement consultés et nous avons pu échanger au plus près avec l'UCI, ce qui ne nous était jamais arrivé.

Il précise, en réagissant sur les principaux éléments de la réforme et leurs impacts positifs : Je prends connaissance régulièrement de cette réforme au travers des informations qui nous sont apportées par l'équipe ou bien directement par mail envoyé par l'UCI. Je ne pense pas que cette évolution soit une profonde réforme de l'organisation du cyclisme. La hiérarchie des équipes va rester sensiblement la même avec pour seul but d'amener à un système de montée/descente avec des règles claires. C'est ce qui a toujours voulu être fait depuis l'instauration du feu ProTour mais où l'argent l'a toujours emporté : des équipes ayant le plus de moyens se voyant toujours immédiatement valorisées (comme lors de la création de l'équipe Léopard).
Dans ce système, une telle équipe devra faire ses preuves avant d'accéder à l'élite.

Cette évolution est bonne pour redonner plus de clarté dans la hiérarchie des équipes et nos conditions de travail avec notamment un effort qui sera demandé aux organisateurs tant sur la sécurité que sur l'hébergement.
Par ailleurs, le fait qu'un classement individuel des coureurs soit établi sur l'ensemble des épreuves auxquels nous participerons redonnera une vision plus fidèle de la valeur d'un coureur. Cependant, le travail des équipiers ne sera toujours pas valorisé
.

Samuel DumoulinConcernant l'organisation des équipes, qui touche directement les coureurs, et la mise en place des équipes de développement par les équipes de la première division, Dumoulin précise : La limitation à 24 équipes me semble une bonne chose avec une élite divisée en 2 niveaux et qui oblige à faire ses preuves pour pouvoir accéder ou rester au firmament de la hiérarchie mondiale.
En ce qui concerne l'équipe de développement, je pense que ce sera plutôt une équipe dans l'équipe composée, de jeunes coureurs qui auront le statut de professionnels, ce qui n'est pas le cas de Chambéry Cyclisme Formation
(l'actuelle équipe de formation d'AG2R La Mondiale, ndlr). Cela permettra à ceux-ci d'être incorporés progressivement au haut niveau et de ne pas se griller les ailes dès leurs débuts en étant alignés sur toutes les grandes compétitions internationales.

Pour ce qui est le rôle que les coureurs ont pu jouer dans cette réforme, Dumoulin indique : l'avis des coureurs a été pris en compte notamment sur les points que j'ai cité précédemment mais également sur la diminution du nombre jours de compétitions qui devrait a priori être plafonné à 80 jours.
Cependant, ce qui me dérange le plus dans cette réforme c'est qu'à aucun moment l'aspect financier est énoncé.
Ce soi-disant nouveau système n'est pas conçu pour pérenniser les équipes et amener à un développement de l'ensemble du cyclisme, je pense notamment aux droits TV.
Ceux-ci vont continuer à être perçus par les plus grosses structures organisatrices alors que les petites épreuves devront batailler pour trouver des fonds nécessaires à leur organisation et encore mettre la main à la poche pour avoir une production télévisuelle.
La question se pose aussi quant au fait de devoir faire payer le public pour assister aux compétitions et ainsi permettre aux petites organisations de perdurer, même si cela va au détriment de l'esprit de base du cyclisme.
Surtout, quel intérêt auront les équipes à se battre pour obtenir le meilleur classement possible alors qu'aucune bonification pécuniaire n'est envisagée pour récompenser leur travail de formation, de développement et leur stratégie. Ainsi, on pourrait se retrouver dans des situations similaires à ces dernières années avec l'arrêt d'équipes comme ce fut le cas pour HTC qui était la meilleure équipe du monde ou l'an dernier Vacansoleil ou Sojasun et ce alors que le cahier des charges des équipes sera encore plus contraignant avec l'organisation d'une structure technico-scientifique complète qui demandera encore plus de moyens qui devront être apportés uniquement par des fonds privés récoltés par les équipes.
Cette réforme - qui aurait pu être un nouveau départ pour le cyclisme afin de construire des bases solides, à l'instar de tous les autres professionnels, comme cela n'a jamais été fait - n'aura a priori pas lieu et c'est bien dommage pour l'avenir
.

Jérémy Roy (FDJ.fr) : je suis déçu du tournant que ça prend

Jérémy RoyUn autre coureur que j'ai sollicité pour réagir à cette réforme et à l'impact que celle-ci va avoir sur les coureurs était Jérémy Roy, qui a toujours été fidèle à l'équipe de Marc Madiot qui porte actuellement le nom FDJ.fr.

Les questions, posées par mail, étaient les mêmes et pour vous permettre de bien découvrir le point de vue de ces deux coureurs, je vous fais également découvrir l'ensemble des réponses de Jérémy :

Au sujet des moyens de communication choisis par l'UCI autour de cette réforme, le coureur de l'équipe à la trèfle indique avoir été informé par newsletter comme quasiment tout le monde, ou par quelques fuites sur des sites. C'est déjà bien que l'UCI nous envoie cette newsletter speciale Reforme, après c'est normal de ne pas être au courant à chaque instant, nous sommes censés être représentés par nos syndicats ... et nous avons été consultés il y a un an, même si j'avoue - au final - je suis déçu du tournant que ça prend.

Plus précisément concernant la question de la représentation des coureurs dans ce projet de réforme, Jérémy Roy précise : ce qui est sûr c'est que nous coureurs n'avons pas été concerté par notre syndicat pour définir ce qui conviendrait au plus grand nombre.

Jérémy Roy voit néanmoins quand même les points positifs de cette réforme, mais ceux-ci lui font poser quand même pas mal de questions : Les classements individuels et par nation seront sur l'ensemble des courses, ce qui est une bonne chose (mais quel sera le barème des différentes catégorie de course ? ; il y aura-t'il un classement spécial des courses 1A ??). Le classement par équipes ne se jouera quant à lui que sur les courses de la catégorie de l'équipe, ce qui peut sembler plus logique en comparaison avec les autres sports ... cependant je constate qu'il y'a une montée/descente d'une équipe en 1A/1B mais comment fait-on quand on est en catégorie 2 pour monter???
Il y aura toujours besoins d'équipiers de leaders, sprinters/grimpeurs .. mais effectivement plus de place à la formation d'où l'équipe de développement
.
Roy identifie d'autres aspects positifs, comme le non chevauchement des courses de catégorie 1A - 1B, ce sera plus parlant pour le public non avisé, avant de s'étonner sur le peu de précisions qu'on a officiellement sur le contenu du calendrier : il n'y a pas eu évocation de la durée du calendrier qui d'après les rumeurs ne devait commencer qu'en fevrier pour aller jusqu'à fin octobre .. mais bon, le calendrier n'est pas l'activation N°1 de la réforme, ce n'est pas pour tout de suite.

Jérémy RoyConcernant les équipes et la façon dont elles seront structurées dans le cadre de cette réforme, Jérémy Roy précise l'impact que cette réforme peut avoir : 22 coureurs pour couvrir un calendrier aussi fourni qu'actuellement c'est impossible .. il y aura donc forcément une limitation du nombre de jours de course mais ce sera au détriment malheureusement de certaines courses et je pense notamment aux courses X.1 françaises ...

Un autre aspects touchant les équipes, c'est cette obligation de mettre en place une équipe de développement. Pour Jérémy Roy, le sujet est abordé mais on ne sait rien du tout .. autorisation de courrir avec l'équipe 1 ou pas ? les équipes 1B, conti pro potentielles wildcards auront-elles le budget pour pouvoir avoir son équipe obligatoire de formation ?
8 à 10 coureurs : là encore le calendrier sera light, et l'équipe de développement courra surement les fameuses X.1 que l'équipe 1 ne pourra pas faire ... mais du coup les têtes d'affiches se feront plus rares sur ces courses ... et il y aura malheuresement un écrémage naturel .. j'ai bien peur qu'à un horizon de 10 ans le calendrier français perde la moitié de ses courses .. ce n'est que mon avis, et le but de cette réforme est la mondialisation de toute façon
.

Comme on a pu le voir, les avis semblent donc assez partagés, sur le bien-fondé de cette réforme et la façon dont elle est mise en place, et Jérémy Roy semble également avoir des sentiments partagés : Cette réforme est bien avancée, il y aura surement quelques modifications avant la signature finale mais je ne vais pas me plaindre de cette tentative car il y en avait besoin avant de conclure ... On jugera plus tard si ces idées étaient les bonnes .. ou pas.

door Thomas Vergouwen
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2 commentaires | 3289 vues

cette publication est référencée dans : UCI ProTour | Cyclisme en général (hors Tour de France) | Carnet de route Jérémy Roy

Commentaires

Il y a actuellement 2 commentaires !
  1. Bonjour Thomas,

    Merci pour l'article.
    Je comprend certaines oppositions chez les organisateurs des courses .2, si la première catégorie comprend 24 équipes, il n'y aura aucune équipe d'importance sur le plateau continental. Ou alors, les petites équipes devront sortir un budget qu'ils n'ont pas pour pouvoir essayer de courir en première division.
    La mise en place d'un circuit fermé est vraiment à craindre.
    J'espère qu'ils ne vont pas garder les noms de 1a et 1b pour la 1ere division.

    Je suis surtout perplexe avec l'ajout de 17 jours de course supplémentaire pour la première division, le programme est déjà très chargé, et il m'a semblé (sur l'article précédent) que certaines courses étaient dégradées. Est-ce que vous avez des informations là-dessus ?

    Bonne journée

    | Aurélien M. | mardi 08 avril 2014 om 09h21

  2. Aurélien M, les équipes de la 1ere division (1A et 1B) ne participeront pas à toutes les courses du futur World Tour.

    Les 1A participeront obligatoirement aux 120 jours de courses du circuit 1A, plus une partie des courses du circuit 1B, mais surement pas à la totalité.

    Concernant les équipes de dite "de développement", ces équipes devront être inscrites à l'UCI, soit comme équipe continentale, soit comme équipe continentale pro.

    | oliv56 | mercredi 09 avril 2014 om 13h51

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